Pride des banlieues

La première Marche des Fiertés en banlieue a eu lieu en juin 2019 à Saint-Denis. L’association La Pride des Banlieues, qui en est à l’origine, a bien voulu répondre à nos questions et faire le bilan de la dernière édition, après deux ans marqués par la crise sanitaire.

La Pride des Banlieues s'est déroulée le 4 juin à Saint-Denis. Quels sont les enjeux d’organiser cet événement hors de Paris, et quelles en sont les revendications spécifiques ?

Nous avons besoin d’un espace qui nous est spécifique. Un espace qui rend visibles les personnes les plus reléguées au sein de notre société. Celles qui subissent les LGBTQI+phobies mais également le racisme, le classisme et toutes autres stigmatisation et oppression si présentes au sein de nos territoires. Le vécu des LGBTQI+ parisien·nes n’est pas le vécu des LGBTQI+ banlieusard·es. Il faut une Pride à Paris et une Pride en banlieue. Nos revendications découlent de ces enjeux. Cette année, nous avons marché pour la création de 10 000 places en hébergement d’urgence et la formation de l’ensemble des agent·es de l’hébergement d’urgence à l’accueil de public LGBTQI+, pour que plus personne ne dorme à la rue, peu importe nos orientations sexuelles, nos identités de genre, nos classes sociales ou nos races. Nous pouvons également citer la création d'au moins un centre de santé communautaire en Seine-Saint-Denis, accessible facilement, pour toutes les populations LGBTQI+ du département ou la formation de toustes les agent·es du service public à la formation à l'accueil de public LGBTQI+.

En 2019, plus de 3000 personnes ont participé à la Pride. Cette année, plus de 10 000. Comment expliquez-vous une telle mobilisation ?

Nous sommes ravi·es de l'enthousiasme qu'a généré la Pride des Banlieues cette année. Nous pouvons l'expliquer dans un premier temps par une meilleure campagne de communication, car notre structure dispose de plus de moyens bénévoles, d'organisation et d'expérience qu'en 2019. Par ailleurs, le succès de l'édition précédente a permis une représentation des LGBTQI+ de quartiers populaires. De ce fait, toujours plus de personnes concerné·es ont pu s'identifier à la Pride des Banlieues et rejoindre ses rangs. Nous avons bon espoir que cette dynamique perdure afin de créer le rapport de force nécessaire pour que nos revendications soient prises en compte.

Quels sont vos souhaits pour la prochaine édition ?

Nous préférons parler des semaines à venir que de l'année prochaine. En effet, avec l'énergie générée par l'organisation de la Pride des Banlieues de cette année, nous avons constitué un véritable mouvement, le mouvement Pride des Banlieues. Nous nous donnons pour mission de faire en sorte que les revendications des LGBTQI+ de quartiers populaires soient mises en œuvre par les pouvoirs publics. Maintenant que nous avons montré notre force avec 10 000 participant·es, nous allons essayer de rencontrer les représentant·es de ces pouvoirs publics afin de les pousser à faire appliquer nos revendications. De plus, nous allons organiser des événements et mettre en place des actions coup de poing afin de rassembler notre communauté et mettre nos revendications sur le devant de la scène. Enfin, nous allons continuer notre travail de cohésion inter-associatif et favoriser l'émergence de nouveaux·elles acteur·ices afin de répondre aux enjeux des LGBTQI+ de quartiers populaires.

Pour rejoindre la Pride des Banlieues, vous pouvez remplir ce formulaire.
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