Athina Gendry et Costanza Spina, lesbiennes au coin du feu

Les histoires d'amour lesbiennes finissent mal. Du moins, dans la fiction. C'est de ce constat que sont parties Athina Gendry et Costanza Spina pour imaginer Lesbiennes au coin du feu, un podcast de Manifesto XXI qui a pour but de faire enfin entendre "des histoires lesbiennes qui se passent bien, no drama, racontées par des queers et pour des queers". Pour donner vie à ce projet, elles ont lancé un financement participatif sur KissKissBankBank. Elles nous expliquent la genèse de leur projet.

Quelle est la genèse du projet ? Pouvez-vous nous présenter le concept de ce nouveau podcast ?

Coco : Ce podcast est le fruit des discussions entre Athina et moi qui, depuis un an, discutons passionnément des représentations queers dans la culture mainstream. On s’est beaucoup appelées et chacune a écrit des articles sur le sujet. Athina avait cette idée concrète, un podcast, pour appliquer toutes les réflexions théoriques que nous faisions. Et du coup on s’est lancées dans cette aventure ! 

Athina : L’idée est donc que dans les représentations culturelles, les amours lesbiennes finissent toujours mal. Or les personnes queers ont besoin de récits positifs pour se projeter dans des futurs heureux, et c’est ça qu’on propose ! Le concept de Lesbiennes au coin du feu, c’est d’inviter des femmes et personnes lesbiennes, bies ou pans, seules ou à plusieurs, pour qu’elles nous racontent une belle histoire d’amour. Qu’il s’agisse d’un amour d’une nuit, de vacances, d’une vie… On veut plonger nos auditeur·ices dans un beau souvenir lesbien, pour les faire rêver. 

La pluralité des expériences lesbiennes semble au cœur de votre démarche, comment avez-vous procédé pour choisir les personnes qui témoignent ? Avez-vous cherché une diversité des profils des participantes ou est ce que cela s’est passé au gré des rencontres ?

Coco : Au début on a juste lancé un appel témoignages, mais on a constaté que ce sont souvent les personnes les plus visibles qui répondent à ce genre de démarche. Nous en avons lancé un autre, puis puisé dans nos entourages, pour que la parole soit représentative des plus nombreuses identités queers possibles ! 

Athina : Oui, c'est un vrai sujet pour nous et d'ailleurs on cherche toujours un témoignage pour compléter la saison 1 ! Alors si vous sentez que votre vécu n’est pas souvent représenté et que vous avez une belle histoire à partager, pour nous écrire, c'est lesbiennesaucoindufeu@gmail.com

Athina, tu as beaucoup travaillé sur la question des représentations lesbiennes dans le cinéma mainstream, aurais-tu quelques recommandations de films à nous faire ?

J’aurais des recommandations de films lesbiens joyeux ! Le meilleur selon moi est Go Fish de Rose Troche (1994), qui n’est pas tant une histoire d’amour qu’une histoire d’amitiés, de militantisme et de communautés lesbiennes. Le tout avec des bonnes private joke queers. Sinon, je recommande D.E.B.S d’Angela Robinson (2004), un film d’espionnage pas politique pour un sou mais franchement très drôle. But I’m a Cheerleader (Jamie Babbit, 1999) aussi est un classique ! Et dans un genre un peu plus fleur bleue, on a Imagine Me and You d’Ol Parker (2005). 

Moins happy ending et pas explicitement lesbien (dans l’adaptation cinématographique du moins !), je trouve très beau Beignets de tomates vertes, de Jon Avnet (1991). Un film important est aussi The Watermelon Woman de Cheryl Dunye (1996), notamment en ce qu’il traite des problématiques de mixité raciale dans les couples. Enfin, tout le cinéma de Barbara Hammer !

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