Du 27 au 27 novembre, l’association D’un Livre à l’Autre organise à Clichy la neuvième édition du Salon du livre jeunesse afro-caribéen. Nous avons demandé à la fondatrice de l’association, Fatou Dramé, de nous parler de cet événement qui a pour thème cette année Contes, Mythologies et légendes afro-caribéennes

2022 marque la neuvième édition du festival Jeunesse Afro-Caribéen organisé par l'association D'un livre à l'autre. Quelles envies ou quels constats ont motivé l'émergence de ce festival ? Quels sont les enjeux de faire connaître cette littérature en France métropolitaine ?

Le Salon a pour objectif de promouvoir la création littéraire jeunesse afro-caribéenne. Mais elle a également été créée suite à un constat qui est la méconnaissance de cette littérature par le grand public, un manque de représentation de héros issus des minorités et de diversité culturelle dans le paysage littéraire jeunesse actuel.

7e édition du salon du livre jeunesse afro-caribéen. Crédit photo : @HeleneCiindy

La littérature jeunesse reste très blanche, du moins du côté de l'édition mainstream. Est-ce que vous voyez des évolutions ?

En effet, il est indéniable que la littérature jeunesse généraliste reste monochrome et de par cette attitude, ignore toute une catégorie de la population qui n’est pas représentée et qui ne se reconnaît pas dans les livres pour enfants. Nous déplorons le manque d'intérêt des maisons d'éditions jeunesse généralistes, qui estiment pour la plupart, que la littérature n'est pas assez intéressante, ou ne pas avoir de lectorat intéressé. Pourtant, la déclaration universelle de l’UNESCO, datant de 2001, sur la diversité culturelle préconise : « en tant que source d'échanges, d'innovation et de la créativité, la diversité culturelle est pour le genre humain, aussi nécessaire que l'est la biodiversité dans l'ordre du vivant. »

Ce qui implique que la représentation de héros issus des minorités dans la littérature jeunesse est une condition indispensable pour le bon développement psychomoteur des enfants. Cette représentation participe à développer la confiance en soi, les rêves et l’imagination de tous les enfants. Par conséquent, le livre est un formidable vecteur d’insertion sociale. La lecture permet d’accéder à l’écrit, au développement cognitif de l’enfant, d’élargir son horizon culturel et de s’ouvrir aux autres et au monde. Cependant, quelques maisons d'éditions essaient de prendre le pas pour éditer quelques ouvrages avec des héros issus des minorités. Mais, il faut rester vigilant sur la qualité de ses ouvrages et des fausses informations ou caricatures qu'ils peuvent parfois véhiculer intentionnellement ou pas.

Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de la thématique de cette année, autour des contes, mythologies et légendes afro-caribéennes ? Cette thématique de la transmission est-elle importante pour vous ? Comment infuse-t-elle particulièrement la littérature afro-caribéenne ?

Durant ces trois jours, nous allons nous interroger sur le patrimoine culturel afro-caribéen et sur sa préservation pour les générations futures. La transmission est une thématique importante dans les ouvrages jeunesse afro-caribéen. Cela reflète un désir de rétablir ou corriger l'histoire des afrodescendants.

Le salon met en avant des auteurs, autrices, maisons d'édition... Est-ce que vous avez eu un coup de cœur particulier cette année que vous aimeriez faire découvrir à nos lecteurices ?

J'apprécie le travail de création des auteurs, autrices, maisons d'édition, qui seront présents au Salon. D'ailleurs, je vous invite à venir découvrir tous ces acteurs qui œuvrent pour le rayonnement de cette littérature.

Nous accueillons des auteurs invités de prestiges, comme Laura Nsafou pour son ouvrage Nos jours brûlés, tome 1 et 2, Alex Godard pour Maman-Dlo et Agoulou Granfal et le rocher de la gourmandise, Insa Sané pour son ouvrage Cité des argonautes, tome 1,2,3 et Isis Labeau-Cabéria pour La prophétie des soeurs serpents.

Le Salon du Livre jeunesse afro-caribéen, par l'association D'un Livre à l'Autre.

Fatou Dramé, fondatrice de l’association D’un Livre à l’Autre